Violences sexuelles : « Monsieur le président de la République, le coût du maintien de la Ciivise est dérisoire face au coût du déni »

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Le 23 janvier 2021, vous vous êtes adressé aux victimes de violences sexuelles dans leur enfance, aux femmes et aux hommes qui ont été violés ou agressés dans leur maison, dans leur école, dans un gymnase ou ailleurs, alors qu’ils n’étaient qu’une petite fille ou un petit garçon. Vous leur avez fait une promesse : « On vous croit et vous ne serez plus jamais seuls » et vous avez créé la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).

Lire aussi (archive de 2021) : Article réservé à nos abonnés L’inceste, un phénomène tabou à l’ampleur méconnue

Camille Kouchner venait de publier La Familia grande (Seuil, 2021). Ce livre avait éveillé les consciences et suscité une attente très forte dans toute la société. Votre discours répondait à cette attente. Il a aussi créé un espoir pour les 5,5 millions de victimes. Enfin, leur témoignage serait pris au sérieux. Leur parole serait entendue. Et leur dignité restaurée.

Aujourd’hui, Emmanuelle Béart révèle les violences sexuelles dont elle a été victime pendant son enfance. Elle le fait avec courage, avec générosité et en donnant la parole à quatre autres victimes.

A nouveau, la société prête l’oreille. C’est donc vrai, des enfants sont violés ou agressés, puisque des personnalités le disent.

A nouveau, les responsables publics prêtent l’oreille. C’est donc sérieux, puisqu’elle est célèbre. Il faut répondre, parce que son témoignage est publié dans la presse.

Entre la publication de La Familia grande et Un silence si bruyant, le documentaire d’Emmanuelle Béart et d’Anastasia Mikova, qui sera diffusé le 24 septembre sur M6, près de trois années se sont écoulées.

En deux ans seulement, depuis le 21 septembre 2021, 25 000 témoignages ont été recueillis par la Ciivise.

Les victimes ne sont plus isolées

Plusieurs d’entre nous se sont rendus aux réunions publiques de la commission. Elles ont lieu partout en France. Certaines personnes viennent parfois de très loin pour y participer. Nous les avons vues se lever, saisir le micro, témoigner dans la confiance et la solidarité. Nous avons partagé la souffrance et l’espoir, la colère aussi.

Et nous avons compris que la Ciivise réparait une injustice.

Nous, nous avons accès aux médias. Aux autorités. On nous écoute et on nous croit. Nous en avons besoin.

A la Ciivise, tous les témoignages sont recueillis. Ainsi, les 5,5 millions de victimes de violences sexuelles dans leur enfance ne sont plus isolées. Elles sont ensemble et plus fortes. Elles existent.

Lire aussi la critique : Article réservé à nos abonnés « La Déferlante » : l’inceste commis par des mineurs, un impensé majeur

La mission de la Ciivise ne se résume pas à produire des chiffres et des recommandations. Aujourd’hui, trois à cinq enfants par classe sont victimes d’inceste et condamnés au silence.

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