
Jamais, en onze ans de mandat de Didier Deschamps, l’équipe de France n’avait aussi bien démarré une phase de qualifications. Après quatre victoires en quatre matchs depuis le début des éliminatoires, les Bleus peuvent encore se rapprocher de l’Euro 2024, à condition de confirmer leur efficacité face à l’Irlande, jeudi 7 septembre.
En cette veille de coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby, ce France-Irlande – finale espérée par certains fans de ballon ovale – ne se jouera pas au Stade de France. Les Bleus de Didier Deschamps ont délaissé leur antre dionysien pour le confier à ceux de Fabien Galthié pour le match d’ouverture contre la Nouvelle-Zélande, vendredi 8 septembre, et se rabattront sur le Parc des Princes, à Paris.
La dernière fois que l’équipe de France a joué dans le stade du Paris Saint-Germain, en novembre 2021, elle y avait décroché son ticket pour la Coupe du monde au Qatar en éparpillant le Kazakhstan (8-0). Cette fois, elle n’obtiendra pas la qualification en battant l’Irlande, mais pourrait faire un grand pas vers l’Euro. L’équipe de Deschamps domine de la tête et des épaules le groupe B, avec quatre victoires, neuf buts marqués et aucun encaissé.
« On ne pouvait pas faire mieux », a souligné Aurélien Tchouaméni à Clairefontaine (Yvelines), mardi, tout en indiquant que les Bleus veulent « gagner tous les matchs et terminer le groupe avec le maximum de points ». Contre l’Irlande, les Tricolores sont donc largement favoris mais doivent trouver un nouvel élan après la fin de saison dernière. En juin, ils avaient pris des congés à l’issue d’une courte victoire contre la Grèce (1-0), quelques jours après un succès peu convaincant face à la modeste sélection de Gibraltar (3-0).
Un effectif encore en renouvellement
« On aurait pu avoir une efficacité bien meilleure lors du dernier rassemblement et contre Gibraltar », a concédé Deschamps en début de semaine. Un seul but marqué dans le jeu en deux matchs, une actualité accaparée par les premiers soubresauts du conflit entre Kylian Mbappé et la direction du PSG, une fatigue perceptible chez de nombreux joueurs à l’issue d’une saison interminable…
Ce rassemblement de juin avait laissé les Bleus sur leur faim, après un début de qualifications canon. La démonstration de force contre les Pays-Bas (4-0), au Stade de France, en mars, laissait entrevoir une équipe en forme de rouleau compresseur, encore portée par son épopée de Doha. Quelques jours plus tard, les Tricolores avaient pourtant eu du mal à s’extirper du piège de Dublin contre l’Irlande, en s’y imposant in extremis grâce à une frappe limpide de Benjamin Pavard (1-0).
Les Bleus n’auraient d’ailleurs pas gagné ce match sans un arrêt splendide de Mike Maignan à la toute dernière minute. Après « le match difficile qu’on a eu à jouer là-bas, (…) il ne faut pas penser que c’est déjà réglé », a prévenu Deschamps. L’équipe de France est par ailleurs toujours en phase de renouvellement, notamment en matière de leadership après les retraites internationales de plusieurs cadres (Hugo Lloris, Steve Mandanda, Raphaël Varane).
L’effectif a peu évolué entre juin et septembre, et seul Lucas Hernandez, gravement blessé au genou lors du premier match du Mondial contre l’Australie, a fait son retour. N’Golo Kanté, qui rejoue avec son club d’Al-Ittihad, en Arabie saoudite, n’a pas été appelé, tout comme Paul Pogba, qui s’est de nouveau blessé après l’annonce de la liste de Deschamps. En leur absence prolongée, le sélectionneur continue de chercher des relais dans le vestiaire.
Les nouvelles flèches du PSG attendues en attaque
Ce leadership et le nouvel élan attendu en cette rentrée seront incarnés, une fois de plus, par le capitaine Mbappé, enfin en paix avec le PSG et qui se trouve à une unité de Michel Platini au classement des meilleurs buteurs de l’histoire de l’équipe de France. « Ça se passe très bien depuis sa nomination comme capitaine », assure Deschamps, qui a suivi le feuilleton autour de son joueur, tout comme ceux qui ont concerné Ousmane Dembélé et Randal Kolo Muani.
Newsletter
« Paris 2024 »
« Le Monde » décrypte l’actualité et les enjeux des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
S’inscrire
Ces deux joueurs, qui postulent respectivement comme ailier droit et attaquant de pointe en équipe de France, ont rejoint le PSG cet été. Une aubaine pour le sélectionneur et les Bleus. « Le fait de se côtoyer quotidiennement à l’entraînement, avec des matchs tous les trois ou quatre jours avec le PSG, ça leur permettra d’améliorer leur relation, d’avoir des repères encore plus importants, des automatismes. Il n’y a que du positif au fait qu’ils se retrouvent tous les trois régulièrement avec leur club », estime Deschamps.
Ce trio parisien ne déterminera pas pour autant la ligne d’attaque des Bleus parce que Olivier Giroud est en grande forme en ce début de saison avec l’AC Milan et que Kingsley Coman et Marcus Thuram n’ont pas dit leur dernier mot. Deschamps attendra tout de même une meilleure efficacité de la part de certains offensifs, alors que Giroud et Mbappé ont marqué les trois quarts des buts de l’équipe de France depuis un an.
Signe que le match face à l’Irlande est pris très au sérieux, toute distraction inutile a été évitée mercredi : ce n’est pas Kylian Mbappé mais Antoine Griezmann qui s’est présenté en conférence de presse, alors que la tradition veut que ce soit le capitaine qui réponde aux questions des journalistes la veille d’un match. « Je ne pense pas qu’il y aurait eu beaucoup de questions sur le match contre l’Irlande s’il avait été là. Je mets devant l’intérêt collectif », explique Deschamps.
En anticipant un succès quasiment assuré contre Gibraltar en novembre, une victoire ce jeudi, face aux Irlandais, qualifierait presque l’équipe de France pour l’Euro 2024, qui se disputera en Allemagne. Les Bleus affronteront le futur pays hôte lors d’un match amical à Dortmund, mardi 12 septembre. Une rencontre pour se jauger mais secondaire dans l’esprit de Deschamps. « Notre unique objectif, c’est le match contre l’Irlande », assure le sélectionneur, déterminé à ne pas rater sa rentrée.