Dans la mythologie grecque, Charon est le pilote de la barque sur laquelle les âmes des morts doivent traverser le Styx, le fleuve des enfers. C’est du nom de ce personnage effrayant que les météorologues ont affublé l’anticyclone venu d’Afrique qui saisit une bonne partie de l’Europe depuis plusieurs jours, et l’Italie en particulier.
La journée du mardi 18 juillet a ainsi été torride sur une grande partie de la Péninsule, entraînant des records de température dans plusieurs villes. Le thermomètre a ainsi frôlé les 42 °C à Rome, selon le service météorologique régional du Latium, tandis que d’autres localités étouffaient, en particulier dans les îles. A Licata, petit port situé sur la côte méridionale de la Sicile, le mercure est monté à 46,3 °C. Plus à l’est, un voyageur a posté une photo sur Twitter de la plage de Sampieri, où le soleil mordait déjà à 45 °C, à 10 heures du matin, dissuadant tout baigneur de venir y poser sa serviette.
Dans la capitale italienne, comme dans les autres principales villes du pays, la chaleur moite n’a pas rebuté pour autant les touristes. Contrairement à l’Acropole d’Athènes, les principaux sites comme le Colisée n’ont pas fermé temporairement leurs portes aux heures les plus chaudes de la journée.
Le gouvernement avait émis une « alerte rouge » pour vingt villes, mardi, parmi lesquelles Rome, Bologne, Florence, Palerme, Venise ou encore Bari. Elles devaient être vingt-trois, mercredi. Cette classification montre que les expositions aux fortes chaleurs peuvent engendrer des risques sanitaires, y compris pour les personnes en bonne condition physique. Les températures devraient baisser en fin de semaine, offrant enfin un répit.
Une fois encore, face à un épisode climatique extrême, les pouvoirs publics donnent l’impression de devoir gérer l’urgence, sans pour autant mettre en place une véritable planification des risques, répondant à une vision. Le ministre de la santé, Orazio Schillaci, a annoncé la mise en place, à partir de mercredi, d’un numéro vert national, le 1500, disponible de 8 heures à 20 heures, pour obtenir des informations sur la façon de se protéger de la canicule ou vers quelles structures sanitaires se diriger en cas de malaise. Des mesures qui semblent cosmétiques par rapport aux enjeux climatiques actuels.
« Négationnisme climatique »
« Toutes les propositions que nous avons déposées au Parlement sont systématiquement rejetées par la coalition gouvernementale, se désole Angelo Bonelli, député de l’Alliance Verts-gauche. Nous avons demandé un débat parlementaire sur le plan climat, parce que le gouvernement veut faire de l’Italie un hub européen du gaz, en contradiction avec l’accords de Paris ; il nous a été refusé. »
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