En Tunisie, Chaïma Issa et Lazhar Akremi, deux opposants de premier plan, vont être remis en liberté

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Deux opposants de premier plan au président tunisien Kaïs Saïed, emprisonnés depuis des semaines, vont être remis en liberté, a annoncé, jeudi 13 juillet dans la soirée, leur comité de défense.

Chaïma Issa, membre de la principale coalition d’opposition (FSN), et l’ancien ministre Lazhar Akremi faisaient partie d’un groupe d’une vingtaine d’opposants et personnalités du monde des affaires arrêtés depuis février dans le cadre d’une enquête pour « complot contre la sûreté de l’Etat ». Le comité de défense a dit avoir réclamé la libération des autres opposants politiques, mais le juge de la Cour d’appel a rejeté cette demande.

Avant eux, le 24 mai, le patron de Mosaïque FM, une radio privée indépendante la plus écoutée de Tunisie, Noureddine Boutar, avait été libéré après avoir été emprisonné dans le cadre de cette enquête, mais sous condition de paiement d’une caution d’un million de dinars (environ 300 000 euros). Il reste poursuivi pour complot contre la sûreté de l’Etat et blanchiment d’argent.

Manifestation

Une centaine de manifestants et de proches des opposants et personnalités détenus avaient manifesté jeudi matin pour réclamer leur libération, dénonçant des arrestations motivées par des « raisons politiques ».

La campagne d’arrestations lancée depuis février a visé des dirigeants politiques de premier plan, dont le cofondateur du FSN, Jaouhar Ben Mbarek, et le chef du mouvement islamo-conservateur Ennahda, membre du FSN, Rached Ghannouchi.

Episode 2 Article réservé à nos abonnés En Tunisie, l’impuissance d’une opposition émiettée

L’ONG Amnesty International a dénoncé une « chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques ». « Les détenus ont été interrogés sur des rencontres et échanges téléphoniques avec des diplomates étrangers, d’autres sur des interviews à des médias », selon l’ONG.

Plusieurs ONG tunisiennes et internationales ont fait état d’une régression des droits et des libertés dans le pays depuis le coup de force par lequel M. Saïed s’est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.

Le Monde avec AFP

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