Paris 2024 : un rendez-vous raté pour la parité dans le monde sportif et olympique français

0 Shares
0
0
0
David Lappartient arrive à une conférence de presse à Paris, le 29 juin 2023.

Indécrottable, le petit monde sportif et olympique français ? En tout cas, peu, ou pas, préoccupé – ou conscient, ce qui est sans doute pire – de la symbolique de certaines de ces décisions. Mercredi 12 juillet, le nouveau président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), David Lappartient, et la présidente du Comité paralympique et sportif français, Marie-Amélie Le Fur, ont annoncé l’identité des « capitaines » des délégations françaises lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Il s’agit de Jackson Richardson et Michaël Jeremiasz, respectivement ancien handballeur et ancien joueur de tennis fauteuil.

Et alors, direz-vous ? Sur l’identité et le « pedigree » des intéressés, rien à dire. Leurs personnalités et leurs parcours – l’un a été médaillé de bronze aux Jeux de Barcelone en 1992, l’autre champion paralympique à Pékin 2008 – ne souffrent aucune critique. Reste que ces deux chefs de mission, comme on les appelle dans le jargon olympique, sont deux… chefs. Il n’y a pas de cheffe(s) de mission. Même les deux adjoints sont des… adjoints.

C’est là que se situe la portée symbolique de cette annonce. Depuis des mois, les organisateurs de Paris n’ont de cesse d’insister sur le fait que les Jeux de l’été 2024 seront ceux de la parité totale : pour la première fois depuis cent vingt-huit ans, ils réuniront autant d’athlètes femmes que d’athlètes hommes. Pour les chefs de mission – voire les adjoints – on n’aurait donc pas réussi à trouver au moins une femme ? La parité ne serait donc qu’un slogan ?

Poser la question, c’est déjà, sans doute, y répondre. Et cela ne devrait guère étonner au regard des réalités quotidiennes du petit monde sportif et olympique français. La présence des femmes reste peu visible dans les instances dirigeantes : dix-huit fédérations seulement sur cent treize sont présidées par une femme – trois des trente-six fédérations olympiques.

La parité sera certes obligatoire dans les instances nationales à compter de 2024. Elle ne le sera qu’en 2028 dans les instances locales. A ce propos, il faut se souvenir que le CNOSF s’était opposé, à la fin de 2021 et au début de 2022, à la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France, qui voulait imposer une stricte parité dès 2024 à tous les échelons des instances sportives.

Les porte-drapeaux, l’occasion de choisir deux femmes

« Les JO ne vont pas tout changer, nous ne ferons pas des miracles, mais nous avons une vraie responsabilité, nous pouvons améliorer la situation », assurait, à propos de la parité, Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop), un peu avant le 8 mars et la Journée internationale des droits des femmes.

Il vous reste 29.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like