Une enquête pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte à Paris après l’interpellation, samedi, de Yssoufou Traoré, lors d’une manifestation interdite en mémoire de son frère Adama, a déclaré, mercredi 12 juillet, le parquet, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP).
Blessé lors de son arrestation par des policiers qui l’accusent d’avoir « porté un coup » à une commissaire de police, Yssoufou Traoré, 29 ans, a porté plainte. Les investigations ont été confiées à l’inspection générale de la police nationale (IGPN).
Plusieurs témoins ont filmé la scène de l’arrestation : on peut voir dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux M. Traoré résister avant d’être plaqué et maintenu au sol par plusieurs policiers de la BRAV-M, une unité de police à moto décriée pour son comportement lors du récent mouvement contre la réforme des retraites.
Ces images montrent également une femme tomber au sol après avoir été poussée par un policier. Cette jeune femme a porté plainte, entraînant l’ouverture d’une deuxième enquête elle aussi confiée à l’IGPN.
Plaquage ventral
Les deux enquêtes ont été ouvertes pour violences volontaires aggravées, ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours, a précisé le parquet.
Selon le compte rendu médical de Yssoufou Traoré, que l’AFP a pu consulter, le plaquage ventral qu’il a subi lui a occasionné une fracture du nez, un traumatisme crânien avec contusion oculaire, des contusions thoraciques, abdominales et lombaires.
Selon sa plainte, dont l’AFP a eu connaissance, la jeune femme souffre depuis samedi de contusions à l’épaule droite et aux avant-bras, notamment.
Deux journalistes au moins ont porté plainte, dénonçant également des violences de la part de policiers. Leurs plaintes sont en cours d’analyse au parquet de Paris.
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Malgré l’interdiction de la préfecture de police, environ 2 000 personnes se sont rassemblées samedi dans la capitale, derrière Assa Traoré en mémoire de son frère Adama, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016.
La préfecture de police avait interdit ce rassemblement en raison du « contexte tendu » en France depuis la mort de Nahel M., 17 ans, tué le 27 juin par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre.
Le ministre de l’intérieur a annoncé mercredi qu’une nouvelle manifestation contre les violences policières prévue samedi allait être interdite, « ainsi que toute autre manifestation en lien direct avec les émeutes » jusqu’au 15 juillet.